Surnommé " le cannibale japonais " par la presse internationale , Issei Sagawa (
1m48 , 45 kg ) , étudiant de trente-deux ans qui fait ses études de lettres à Paris , tue et mange le 11 juin 1981 une étudiante hollandaise de vingt-cinq ans , Renée Hartevelt .
L'affaire proprement dite commence comme une banale histoire d'amour non-partagée
. Issei Sagawa est amoureux de Renée Hartevelt . "Nous nous rencontrions souvent à la faculté , dira Issei Sagawa . Elle venait de temps en temps chez moi ou bien je lui rendais visite dans sa chambre , rue Bonaparte . J'étais très amoureux , mais elle était sage et ne voulait pas de relations sexuelles ." La jeune Hollandaise , quant à elle , n'éprouve que de la sympathie pour ce jeune homme qu'elle trouve réservé et incapable d'avoir un geste déplacé . Aussi , est-ce sans méfiance qu'elle accepte cet après-midi fatal d'aller prendre le thé dans son studio , 10 , rue Erlanger , dans le 16e arrondissement . La malheureuse n'en ressortira jamais .
À Paris, il tue à la carabine une jeune néerlandaise, Renée Hartevelt, en juin 1981, prélève de son corps plus de sept kilogrammes de chair, puis commet un acte de
cannibalisme. Il consomme sa chair trois jours, en la conservant dans un réfrigérateur avant de se débarrasser de sa dépouille, cachée dans deux valises, dans le bois de Boulogne, où il sera découvert par un couple devant lequel une des valises se renverse car Issei Sagawa avait perdu le contrôle du chariot avec lequel il transportait son chargement dans une descente. Il prit 39 photographies au fur et à mesure qu'il prélevait les chairs de sa victime et les consommait, ainsi qu'un
enregistrement audio sur lequel on peut entendre la jeune fille réciter des vers en allemand sur la mort, puis le coup de feu étouffé par le silencieux de la carabine suivi par le son de la chute de son corps sur le sol.
Corps de la jeune femme retrouvée.
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Morceaux de la jeune femme trouvée dans son frigo
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Arrêté trois jours après son crime, avant même que sa victime ait été
identifiée, il déclare aux policiers de la brigade criminelle de Paris « si j'avais eu un congélateur, vous ne m'auriez pas retrouvé… » et revendique son acte, qu'il considère comme un acte artistique. Placé en détention préventive, il est soumis un an durant à une expertise psychiatrique contradictoire, menée par trois experts indépendants, qui concluent à son irresponsabilité pénale, mais recommandent son
internement, en raison de son extrême dangerosité. Le juge d'instruction, Jean-Louis Bruguière, se range à l'avis des experts : il prononce un non-lieu au titre de l'article 64 du code de procédure pénale. Sagawa est interné un an à l'Unité pour malades difficiles de Villejuif, avant d'être transféré au Japon, où un nouveau collège
d'experts le déclare responsable de ses actes ; mais le non-lieu prononcé en France a un caractère définitif et interdit aux autorités japonaises de le juger. Sagawa bénéficie donc d'une situation de vide juridique et est libéré le 13 août 1985. Il vit toujours à Yokohama, sous surveillance policière et n'a jamais récidivé. Il est, un temps, devenu une célébrité au Japon où les journaux le surnommaient «
l'étudiant français ». Il a écrit plusieurs livres, tous centrés autour de son crime ; il est apparu dans des publicités pour des chaînes de restaurants de viande et a joué dans quelques films érotiques. Juro Kara a écrit à son sujet un livre, dont le point de départ était la correspondance échangée par l'auteur avec Sagawa lors de sa brève
incarcération en France : La lettre de Sagawa publié en français en 1983 aux éditions Robert Laffont et récompensé par un prix littéraire nippon équivalent au Goncourt français.
Film documentaire* Sagawa le cannibale, de Laurent Portes et Franck Guérin, produit par Doc en Stock pour 13ème Rue (2006) France 52 mn.
Livres en fraçais sur l'affaire Sagawa* Patrick Duval, Le Japonais cannibale, Éditions Stock, 2001.
* Œuvre collective, L'affaire Issei Sagawa, Éditions Fleuve noir.
* Jacques Vergès, Malheur aux pauvres, Éditions Plon, 2006.