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Vous avez peut-etre remarqué mais on ne croit jamais les enfants, du moins moi c’est l’impression que j’ai eut durant toute mon enfance, aujourd’hui cette impression est confirmée, hélas …
Il faut croire que les adultes avaient le monopole de la connaissance à tel point qu’ils savaient mieux que moi-même ce que je ressentais, ce dont j’avais envie ou besoin . C’était donc ça grandir ? Apprendre que ce que l’on ressent est faux et que la seule vérité c’est ce que ressente pour nous les adultes ?
Je ne vais pas faire la liste de toutes ces fois où on ne m’a pas cru, ce serait trop long et de toute façon je ne me souviendrais certainement pas de tout . Je vais juste en reveler des plus marquants, du moins pour moi .
J’avais à peine 8 ans quand je suis partie en voyage avec l’ecole, rien de culturel, on allait passer la journée dans un parc d’attractions, ce genre de parcs où l’on paie l’entrée et apres tous les maneges sont gratuit et à volonté . Ma mére ne travaillait pas alors elle était du voyage pour aider les instituteurs à gerer tous les enfants . On était partie tres tot, il faisait encore nuit noire, la route était longue et quand le jour s’est levé on s’est arreté sur une aire d’autoroute pour dejeuner . Ma mére m’a acheté un sandwich au jambon, diable qu’il était bon ! Je le mangeais en un rien de temps sans qu’il assouvisse ma faim . J’en aurais mangé un de plus sans la moindre difficulté mais ma mére a refusé, je ne le finirais pas d’apres elle . J’avais encore faim et ces sandwichs etaient delicieux, j’aurais fini ce deuxieme en un rien de temps mais elle ne m’a pas cru …
A 10 ans je voulais laisser pousser mes cheveux et aussi des bottes de cuir noire . Ma tante, grande conseillére forte de ses 3 divorces et 2 gamins completement abruti, dit à ma mére que c’était juste pour attirer l’attention, que je supportais mal le divorce de mes parents . J’avais vraiment envie d’avoir de longs cheveux et des bottes noires et je vivais bien le divorce de mes parents, au moins je ne les entendais plus se dechirer, ils avaient l’air si heureux et complice depuis qu’ils n’etaient plus ensemble, comment mal vivre de voir ses parents heureux ? J’ai eut beau l’expliquer à ma mére elle ne m’a pas cru .
Je n’aimais pas le nouveau compagnon de ma mére, je le haissais meme . On a dit que c’était parcequ’il prenait la place de mon pére, mais il en était tout autre . Je le haissais parcequ’il profitait des absences de ma mére pour s’octroyer mon corps, parcequ’il me reduisait au silence à coups de culpabilisation et de menaces . J’ai dit à mon pére que je ne l’aimais pas car il était mechant avec moi, mais refuser qu’un homme le remplace est resté la seule explication, il ne m’a pas cru .
J’aurais pu tout dire à l’infirmiere du college ou à ce prof de maths si sympa au lycée mais à quoi bon ? On n’avait pas cru ma bouche capable d’avaler un deuxiéme sandwichs alors pourquoi aurait-on cru mon cul capable d’encaisser les assauts de mon beau-pére ?
Demain c’est noél et le pére noel va me gater . Oui j’ai 16 ans et je crois au père noel, enfin je fais mine d’y croire, ce superbe cadeau qu’il va m’apporter c’est moi qui l’ais acheté et emballé, personne ne le sait . Je voulais un couteau, un gros couteau avec une grande lame et des dents de scie sur le dessus, comme celui de rambo . Si je l’avais mis sur ma liste de cadeaux on ne m’aurait pas cru alors je me le suis offert tout seul . J’ai attendu que ma mére et mon beau pére s’endorment et je suis allé rajouté mon cadeau sous le sapin .
Demain c’est noel, on va ouvrir tous les cadeaux mais le mien, celui que le père noel m’a apporté je l’ouvrirais en tout dernier . Quand tous les cadeaux seront deballés on ne verra plus que le mien, comme mon nom est dessus on me dira de l’ouvrir avec interrogation : mais il vient d’où ce cadeau ? Je repondrais calmement que c’est le père noel qui me l’a apporté, que je le lui avait commandé et que lui il m’a cru . Je deballerais doucement mon grand couteau . Ma mére et mon beau pére ne vont rien comprendre, d’ailleurs je ne leur laisserais pas comprendre, si je leur expliquais je suis sur qu’ils ne me croiraient pas . Je planterais mon couteau au plus profond de mon beau pére, je couperais en descendant et je scierais en remontant . Ca lui fera tres mal à cette ordure, il saura maintenant ce que c’est que d’avoir mal . Je le laisserais tomber à terre et se vider de son sang sous les yeux de ma mére immobile . Ma mére ne dira rien, elle ne bougera pas tout comme ce jour ou elle est rentré plus tot du travail et qu’elle a surpris son compagnon en pleine action avec moi . Non elle ne bougera pas et je lui trancherais la gorge d’un coup sec . Elle a été lache et incredule mais c’est ma mére, je l’aime, je ne veux pas la faire souffrir . Sa gorge sera si largement ouverte qu’elle perdra vite connaissance avant de succomber . Alors j’appellerais mon pére, je prendrais une voix paniquée, je lui dirais que mon beau pére est partie et que ma mére pleure . Il viendra tout de suite, il aime toujours ma mére alors il accoura . Il n’a jamais vu que je souffrais, il n’a jamais cru à mes plaintes mais il a toujours detecté le moindre petit soucis chez ma mére, et ce meme apres des années de divorce, il l’aimait surement plus qu’il ne m’aimait . En entrant quand il verra le carnage il se precipitera sur ma mére, la prendra dans ses bras et tentera de la sauver, moi je viendrai par derriere lui trancher la gorge . Oui par derriere comme un lache, comme cela il saura ce que c’est que d’etre meurtris par un lache . Sa lacheté m’avait tant meurtri, il n’avait pas cherché plus loin quand je lui avait dit que mon beau père était mechant avec moi, trop peur de se brouiller avec lui, il preferait jouer les bons potes avec ce type qu’il detestait juste pour garder de bons contacts avec ma mere, quel lache … !
Pour finir j’appellerais la police pour les informer de mon triple meurtre, et comme ils ne me croiront surement pas, j’appellerais aussi les pompiers, on finira bien par venir . Je serais arreté sans opposer la moindre resistance et jugé . A mon procés je dirais que j’ai agit en pleine possession de mes moyens, avec premeditation et sans coléres, j’expliquerai que face à l’incrédulité générale dont je faisais l’objet depuis tout petit j’avais decidé de rendre justice moi-meme puisque je doutais que la justice des hommes, celle des adultes, me croirait et me rendrait justice . Certes j’avais prononcé des peines tres lourdes, pensez ! 3 condamnations à mort ! Voila qui en jette ! Mais moi j’etais mort depuis longtemps, mort à l’interieur, quoi de pire que d’etre mort tout en etant vivant ? Ca valait bien mes sentences . J’ai cependant une crainte, le tribunal va-t-il me croire ? Si l’on me jugeait non responsable de mes actes ? Si l’on m’internait plutôt que de m’incarcerer ? Si une ultime fois on ne me croyais pas …
Enfin on verra bien, quoiqu’il en soit demain c’est noel, mon noel, le père noel va me gater .
Il me tarde tant que le jour se léve pour voir si tu m’as apporté ….
Jeu 29 Jan - 13:03
