Les vampires de Harlem.

New York, c'est le terrain de chasse de Ice Pick, vampire moderne. Sa chair fraîche, il ne la trouve pas dans les bureaux glacés de Manhattan mais dans les clubs branchés de Harlem et du Queens. En 98, avec Blade, inspiré d'une B.D. des années 60, Wesley Snipes incarne le vampire hi-tech', entre Kung Fu et Terminator. Depuis, le mythe ne cesse de faire des petits. Dernier en date, "Underworld" du réalisateur Len Wiseman raconte la lutte acharnée que se livrent deux clans immortels : les vampires et les loups garous.

Dans la rue, la réalité a dépassé la fiction. La communauté vampirique new-yorkaise s'organise en famille. Avec une cinquantaine de membres, Hidden Shadows est un des clans les plus puissants et des plus organisés de la Cote Est. Basé à Spanish Harlem, ses adeptes sont en majorité noirs ou portoricains. Lord Xanatos et Lord Zillah, tous deux originaires de Harlem, ont fondé Hidden Shadows il y a quatre ans...

Au fond d'une galerie marchande du Queens, Saint Anthony est l'un des fondateurs D'Immortal Ink, l'un des lieux de rassemblement des vampires noirs de Harlem. Condamné à dix ans de prison à l'âge de 17 ans il y découvre le tatouage, libéré l'année dernière il ne jure plus que par le vampirisme, une philosophie qui prône la reprise en main de sa destinée dans une société considérée comme décadente. Les vampires modernes sont nés de la fusion entre les gothiques et la scène du piercing. Nés aux Etats-Unis, ils gagnent aujourd'hui l'Europe grâce au net.
Le plus spectaculaire de leur signe de reconnaissance: les canines customisées implantées par des prothésistes dentaires. Pour 200 dollars, on se paie un sourire à hurler sous la lune.