Dans son cinquième rapport annuel, la mission pointe notamment les faux souvenirs induits ou la vente multi-niveaux dans l'éventail des instruments de manipulation utilisés par les organisations sectaires.
La croix de l'Eglise de Scientologie (AP) Les faux souvenirs induits, la vente multi-niveaux, certaines techniques de coaching en entreprise et le datura font partie de la moisson de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) dans son rapport 2007 publié jeudi 3 avril.
Il s'agit du cinquième rapport annuel de la Miviludes, au cœur d'une polémique le mois dernier, après les propos de la directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, Emmanuelle Mignon, estimant qu'outre ce travail annuel, "la Miviludes ne fait rien".
Le rapport fait également le point sur les techniques de lobbying des sectes auprès des organismes internationaux, à partir de l'exemple de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), et sur le phénomène du satanisme qui concernerait de près ou de loin environ 25.000 personnes en France, dont 80% de moins de 21 ans.
Le créneau de l'accomplissement de soiLe rapport pointe, par ailleurs, le néo-chamanisme et l'usage d'une substance, le datura, plante courante aux fleurs très parfumées et réputée toxique, qui tend à remplacer l'iboga, inscrit au tableau des stupéfiants.
"Les sectes évoluent mais elles sont toujours là", estime Jean-Michel Roulet, président de la Miviludes qui souligne qu'à partir de 2000, elles se sont "engouffrées" dans le domaine de l'accomplissement de soi, les unes dans l'humanitaire, les autres dans les techniques de "recherche de son moi profond".
Le travail sur la mémoire est une des bases de la psychanalyse, en revanche "le 'faux souvenir induit' résulte de techniques d'autosuggestion ou d'une influence indue qu'exercent certains thérapeutes". Ceux-ci "manipulent" le patient en l'amenant à se rappeler des abus -souvent à caractère sexuel- subis dans la petite enfance qui constituent le "syndrome du faux souvenir induit", dévastateur pour le patient lui-même et pour sa famille.
Le phénomène est apparu aux Etats-Unis dans la seconde moitié du XXème siècle et "se développe de manière inquiétante en France".
A la une de l'infoLe 3 avril 2008
Sectes : satané problèmeRapport inquiétant plublié par la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Quelques 25.000 personnes seraient... Sectes : satané problèmeRapport inquiétant plublié par la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Quelques 25.000 personnes seraient, en France, concernées par le satanisme, dont 80% âgées de moins de 21 ans. Un chiffre qui, selon les experts, "n'atteint pas des proportions alarmantes". Mais d'après le rapport, les manifestations des rites sataniques seraient plus "radicales".
En effet, 92 cas de profanations à caractère satanique ont été recensés de janvier à novembre 2007 (soit une augmentation de 300 % sur les trois dernières années). Pour le seul mois d'avril 2007, on a noté un cas de profanation par jour en moyenne. Le rapport souligne également que la tendacne morbide s'accentue et qu'il n'est désormais plus rare d'assister à des profanations accompagnées d'exhumation de corps et d'atteinte à l'intégrité des cadavres.
Par ailleurs, les suicides de jeunes, liés à l'appartenance satanique, sont en augmentation. Il en va de même pour les conduites déviantes, telles que les scarifications, les auto-mutilations et les incitations à la haine raciales.
Enfin, les experts rappellent que les contacts des jeunes avec des groupes sataniques se font principalement par internet, mais également lors de concerts ou dans des commerces ad hoc.